"Nombreux sont les termes utilisés dans ce champ lexical (intégration, insertion, inclusion?) qui semblent signifier la même chose et qu?il est nécessaire d?éclaircir :
* L?intégration se charge pour Beaugerie-Perrot & Lelord (1991) du sens que lui donnent les physiologistes : « coordination des activités de plusieurs organes en vue d?un fonctionnement harmonieux et réalisée par les centres nerveux » (p 7). Autrement dit, l?intégration scolaire d?un enfant en difficulté parmi ses pairs est une situation d?adaptation réciproque des deux parties, coordonnée ou guidée par des adultes. Cependant, pour Detraux (2001), le concept d?intégration se focalise plutôt sur l?enfant que sur l?école : c?est à l?élève de s?intégrer et non au système de s?accommoder afin de rencontrer les besoins de l?enfant.
* Selon Beaugerie-Perrot & Lelord (1991), le terme d?intégration se différencie donc clairement de celui d?
« assimilation » qui est « l?action de rapprocher des personnes ou des choses en les présentant comme semblables » (p 7).
* Detraux1 (1996) distingue l?intégration (« action de faire entrer dans un ensemble en tant que partie intégrante ») de l'insertion qui signifie l?introduction d?un élément dans un autre de façon à incorporer. L'insertion est donc ici l'action de faire pénétrer un milieu donné ? l'école ? par un élève porteur d'une déficience en vue de son incorporation dans ce milieu.
* Pour Lachaud2 (2003), il est temps de cesser de parler d?« intégration scolaire » : en effet, il n?est pas concevable qu?un individu ait besoin d?« intégrer » la communauté nationale sauf à en être étranger. Or les enfants, les adolescents et les adultes handicapés appartiennent pleinement à notre communauté. Cela rejoint le concept d?inclusion que défendent les auteurs anglo-saxons : si l?intégration suppose que la personne différente aille vers le groupe qui, sous certaines conditions, l?accepte en son sein, l?inclusion suppose au contraire que le groupe s?organise pour que tous ses membres, quelles que soient les caractéristiques individuelles de ceux-ci, vivent ensemble. Ainsi, aux Etats-Unis, l?école inclusive, organisée de telle manière que tous y ont les mêmes droits et devoirs, part de la diversité des élèves et non pas de l?élève moyen. Plutôt que de vouloir adapter tant bien que mal telle situation, tel programme à l?élève porteur d?une déficience, les modalités d?enseignement et des programmes sont organisées a priori et autorisent donc l?accueil de tout enfant (Detraux, 2001).
Ce terme d?« inclusion » est toutefois rejeté par Chossy1 (2003) ? qui lui donne le sens de « renfermer dedans » ? au profit de celui d?intégration qui signifie « faire entrer dans un ensemble » et peut, dans le domaine du handicap, s?assimiler à insertion."
Extrait de mon mémoire de DU sur "L'intégration scolaire des enfants autistes : du rêve à la réalité" (2004)