Auteur Sujet: article paru dans Sud-Ouest : des ados privés d'école, car pas d'avs...  (Lu 544 fois)

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"La lettre de la directrice du lycée professionnel privé Saint-Vincent-de-Paul est arrivée jeudi matin dans la boîte aux lettres des Jougla : « On nous faisait savoir que notre fils ne pourrait pas bénéficier d'une AVS pour cette rentrée. Ce qui signifie pour lui qu'il sera privé d'école. » Romain, 18 ans, est handicapé moteur. Il a besoin d'aide pour noter les cours, pour prendre ses repas à la cantine et pour porter son cartable. « Un élève brillant », assurent ses parents, Richard et Luce Jougla, « qui veut devenir intégrateur. Ses études comptent pour lui par-dessus tout. Elles lui permettent d'exister. Depuis qu'il a appris la nouvelle, il se sent rejeté et ne comprend ce qu'il lui arrive. » Hier, les parents des enfants scolarisés dans cet établissement bordelais sont venus manifester leur colère.

« On passe de quatre à zéro »

Isabelle Porcheron, la directrice de Saint-Vincent- de -Paul, est catastrophée : « Depuis 2005, nous accueillons 12 ados au sein d'une Ulis (Unité localisée d'inclusion scolaire), qui sont intégrés dans les classes avec le soutien d'une EVS (employée de vie scolaire). La jeune fille s'occupe de tout le groupe. Parallèlement, nous avons d'autres élèves porteurs de handicap qui bénéficient d'une notification MDPH (Maison départementale des personnes handicapées) leur permettant d'avoir une aide individuelle. Là, il s'agit d'une AVS (auxiliaire de vie scolaire). L'an dernier, nous avions une EVS et trois AVS. Avant cette rentrée, au moment de signer les contrats avec Pôle emploi, on nous a fait savoir que nous n'en aurions aucune. Et donc, on passe de quatre à zéro. »

Le rectorat dépassé

Dominique Demay emmène chaque matin son fils de Montguyon (17) au lycée Saint-Vincent-de-Paul. « Vincent a 15 ans et il est dyslexique. Depuis la sixième, il a fait un parcours normal et rentre en seconde pour passer un bac pro de graphisme. Il a droit à une AVS. On lui fait miroiter des études, et là, plus rien. »

Parents et enseignants sont ensuite partis au rectorat où ils avaient demandé à être reçus. Huit chefs d'établissement de l'agglomération les ont rejoints. « Toutes les écoles privées catholiques de Gironde n'ont droit à aucune AVS ni EVS », expliquait l'un d'eux.

La secrétaire générale de l'académie a convié les directeurs à un entretien. Luce Jougla s'est glissée dans le groupe. « Notre interlocutrice paraissait très ennuyée et nous a d'emblée confié qu'il n'y avait pas de budget pour ces aides. »

Dans un communiqué, le rectorat rappelle qu'en Aquitaine il y a 9 760 enfants handicapés, public et privé compris. « Même dans le public, des enfants handicapés n'ont pu faire leur rentrée faute d'accompagnement », rapporte Luce Jougla. « Mesurant l'urgence de la situation, poursuit le communiqué, la secrétaire générale étudie toutes les solutions et s'est engagée à répondre aux familles dans un délai de 48 heures. »

Luce Jougla reste combative : « On nous pousse à scolariser nos enfants et voilà ce qui se passe. J'ai dit à cette dame : "Mon fils veut préparer un CAP de communication graphisme et la première partie du bac. À quoi cela sert d'être allé jusque-là ? Qu'est ce que je vais lui dire ?". »

Elle espère avoir une réponse positive vendredi soir.